L’impact sur l’économie algérienne.
L’ »ex-ministre » des Finances Mohamed Loukal a indiqué jeudi 7 novembre 2019 devant les députés lors d’une séance de questions-réponses relatives au projet de loi de finances 2020 que le déficit du budget de l’État était de 1.533 milliards de dinars (11,7 milliards d’euros, soit 7% du PIB), alors que celui du Trésor s’élevait à 2.435 milliards de dinars (18,4 milliards d’euros, soit 11,4% du PIB).
M.Loukal a expliqué la différence de près de 900 milliards de dinars (6,8 milliards d’euros) entre ces deux déficits par la couverture, par le Trésor, du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) qu’il estime désormais à 700 milliards de dinars (5,3 milliards d’euros) par an.
«Avec l’absence de réserves à court terme et la non-application de réformes à moyen et long termes, il pourrait atteindre les 800 milliards de dinars [6 milliards d’euros, ndlr] en 2021 et se creusera avec une moyenne annuelle de 2,5%, voire 3% tout au long de la prochaine décennie», a affirmé le ministre, précisant qu’«il n’était plus possible de compter sur le concours du budget de l’État pour couvrir ce déficit de manière entière et permanente».
In fine, l’Algérie connaîtra en 2020 un déficit global comparable à celui de l’année 2019, explique le ministre, rappelant que la planche à billets a pour l’instant servi au traitement de la dette de la CNR à hauteur de 500 milliards de dinars (3,8 milliards d’euros). Le responsable a laissé entendre que l’État pourrait recourir «le cas échéant» à la planche à billets.
Les promesses du « Président » Tebboune s’envolent.
« Fécond en promesses, mais stérile en faits. » Proverbe arabe.
Trois promesses électorales phares du Président Abdelmadjid Tebboune pourraient être sérieusement compromises. En effet, le « Président » Tebboune avait promis de supprimer l’impôt sur le revenu pour les salaires inférieurs à 30.000 dinars (225 euros), une mesure qui coûterait 90 milliards dinars (675 millions d’euros) aux caisses publiques. Par ailleurs, M.Tebboune avait avancé l’idée de relever le Smic à 22.000 dinars (165 euros), au lieu des 18.000 (135 euros) actuels et d’abandonner la taxation au réel pour les revenus des professions libérales. Le coût de ces deux dernières mesures n’a pas encore été évalué par le ministère des Finances.
Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays sont passées de 179 milliards de dollars fin 2017, à 62 milliards en décembre 2019, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie pour les mêmes périodes.
Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays sont passées de 179 milliards de dollars fin 2017, à 62 milliards en décembre 2019, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie pour les mêmes périodes.
Chute des prix du pétrole et fonte des réserves de change.
Cette chute qui risque de se poursuivre à cause du coronavirus qui prend des proportions alarmantes, conjuguée aussi à la fonte des réserves de changes, à l’arrêt de la planche à billets et au refus de l’endettement extérieur, met le « gouvernement » dans une situation difficile. Ce dernier devra prendre des mesures urgentes et surtout courageuses, loin des discours populistes. Le « gouvernement » ne pourra pas compter sur la manne financière pétrolière dans cette conjoncture de crise économique et politique. Les conséquences se feront très tôt ressentir sur le pouvoir d’achat des couches les plus démunies et aussi sur les investissements et les budgets de fonctionnement de l’Etat.
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