Après neuf mois de détention, Tariq Ramadan est libre. La chambre de l’instruction a ordonné ce jeudi soir la remise en liberté du Suisse de 56 ans sous un strict contrôle judiciaire. « C’est une décision logique dans la mesure où les derniers développements du dossier apportés contre lui étaient mensongers. Il n’y avait plus d’obstacles à ce qu’il soit libéré », réagit son avocat, Me. Emmanuel Marsigny.
La chambre de l’instruction vient d’ordonner la mise en liberté de Tariq Ramadan sous reserve de la remise d’une caution de 300 000 euros dont 200 000 pour garantir le paiement des amendes et dommages-intérêts 1/
— Francis Szpiner (@fszpiner) 15 novembre 2018
Mis en examen pour des soupçons de viols sur deux femmes, Tariq Ramadan a clamé jeudi avec force son innocence devant la cour d’appel de Paris chargée de statuer sur sa mise en liberté, lors de sa première apparition publique depuis son incarcération. « J’irais fuir où ? Alors que tout va vers mon innocence. Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence », a déclaré depuis le box Tariq Ramadan pour tenter de convaincre la chambre de l’instruction de faire droit à sa quatrième demande de mise en liberté.
Interdiction de sortir du territoire
« Je veux bien qu’on me reproche d’avoir menti pour protéger ma famille, ma fille qui est dans la salle. Mais qui a menti le plus ? Qui a instrumentalisé le mouvement #MeToo ? », s’est-il défendu, accusant ses accusatrices de se répandre dans les médias.
Le parquet général, qui avait requis le rejet de la demande, n’a donc pas obtenu gain de cause. Cette décision de la chambre de l’instruction intervient alors que les confrontations entre Tariq Ramadan et ses deux plaignantes principales ont déjà eu lieu, rendant ainsi moins solide l’argument du risque de pressions.
Par ailleurs, selon son avocat Me. Marsigny, les SMS récemment versés au dossier accréditeraient l’hypothèse selon laquelle Tariq Ramadan a entretenu avec Henda Ayari et Christelle, seconde plaignante, des relations consenties. Après avoir nié pendant des mois tout rapport physiques avec les deux femmes, l’islamologue avait fini par reconnaître avoir «menti » mais avait démenti tout viol.