
Kabila parle pour la première fois depuis l’annonce de son départ
Censé être un discours d’adieu après ses deux mandats constitutionnels, le chef de l’Etat congolais a remercié ses pairs pour l’avoir accompagné “tout au long de ce voyage difficile” et pour “avoir partagé [leur] sagesse” avec lui “au cours de ces 20 dernières années. “Je ne vous dis pas adieu, mais je vous dis à bientôt”, a-t-il conclu.
Un discours à la fois énigmatique et conciliateur, qui vient semble-t-il, plomber les tensions qui étaient apparues au plus fort de la crise politique congolaise entre Kinshasa et ses voisins de la sous-région. Ces derniers, notamment l’Angola et le Rwanda, avaient enjoint Joseph de respecter l’accord de la Saint-Sylvestre et la Constitution de son pays.
En début août, Joseph Kabila avait décider de ne pas candidater à l’élection présidentielle du 23 décembre, il avait désigné comme potentiel successeur son ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary.
Lambert Mende, porte-parole du gouvernement considère que le chef de l’Etat aura bien d’autres occasions de rencontrer les chefs d’Etats de la sous-région, même sans être président de la République – puisqu’il a annoncé son intention de ne pas briguer de troisième mandat. Le porte-parole du gouvernement se dit « fier » de l’intérêt que porte l’opposition à l’actuel chef de l’Etat.
Ambiguïté
Selon Jonas Tshiombela, du Comité laïc de coordination (CLC), structure de l’Eglise catholique congolaise qui a appelé à des mobilisations pour le départ de Kabila, cette petite phrase est cependant problématique. « Le chef de l’Etat continue d’entretenir délibérément l’ambiguïté inutile qui sème la confusion dans l’opinion, estime-t-il. Je doute même de sa volonté politique réelle de conduire un processus électoral crédible inclusif. Le flou dans ce sens appelle à la vigilance, à la prudence et aussi à la mobilisation. »
À l’issue de cette rencontre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa passera la main à son homologue namibien Hage Geingob.